C'est quoi être un homme?
"J'aimerai bien être une petite souris pour voir ce que vous vous dites dans vos cercles d'hommes" me disent souvent des amies. C'est vrai que ça intrigue de voir des hommes se réunir entre eux pour partager.
C'est quoi être un homme dans une époque de fin du patriarcat?
C'est vrai ça, le patriarcat se termine, super, on repasse à une société qui valorise les valeurs féminines, enfin. Mais du coup, pour moi, en tant qu'homme, ça veut dire quoi? Je vais perdre mes privilèges? Quelles sont les conséquences concrètes de ce changement de société?
Et puis : est-ce que j'étais vraiment heureux dans ce patriarcat, en tant qu'homme?
Personnellement, en tant qu'homme HPI et hypersensible, je sens bien que ce patriarcat n'est pas bon pour moi et qu'il me coince aussi dans des attentes sur ce que je devrais être, faire dans cette société plutôt que de m'offrir un espace sensible pour me déployer et m'accompagner dans mon rayonnement et mon épanouissement. Grandir entre les modèles d'hypermasculin d'Arnold Schwarzenegger pour la force et le physique et Rocco Si Fredi pour les performances sexuelles n'a pas vraiment été un cadeau.
Peut-on arrêter de souffrir en silence?
J'ai rencontré de nombreux hommes dans mes accompagnements, dans les stages qui souffrent : de leur place dans la société, de leur rôle dans la famille, de leurs difficultés dans la sexualité, de ce qui est attendu d'eux, parce que ce sont des hommes.
Certains ont la force masculine et la capacité de se positionner mais il reste un fond de violence qui fait que leurs positionnements ne sont pas tranquilles. Ils cherchent à découvrir la douceur, la sensibilité et la capacité de se relier à leurs émotions avec plus de tranquillité, de mettre des mots sur ce qui se passe en eux. D'autres beaucoup plus à l'aise avec leur part féminine ont accès à toute leur sensibilité, leurs émotions mais cherchent leur masculin, leur force, leurs couilles pour pouvoir se positionner dans leur couple ou pour agir dans le monde. Nous avons tous en nous les ingrédients pour être en paix, mais il nous manque souvent la clé pour y accéder et se l'autoriser. Nous avons manqué de modèles sains, de repères fiables pour pouvoir réussir cette alchimie interne, troublés par ces pressions et attentes extérieurs de ce que nous devrions être.
Et j'observe que généralement, on souffre en silence. Parce que si on disait que ça ne va pas, on pourrait être la cible de critiques, on pourrait passer pour faible, on pourrait passer pour inadapté, que finalement, on ne serait p'têt pas des vrais mecs et que le problème, ce serait nous.
Alors on se tait, on serre les fesses, on durcit et on souffre en silence. L'espace des possibles se réduit petit à petit et l'on se renferme sur soi.
On rêve toujours d'une vie épanouissante professionnellement, mais on se dit que c'est sûrement pour les autres.
On rêve toujours d'agir pour le monde de se mettre au service, mais on se demande bien ce qu'on pourra faire tout seul qui changera vraiment les choses.
On rêve toujours d'une vie sexuelle avec de multiples orgasmes, mais on se dit que c'est sûrement une invention marketing faite pour vendre et que ce ne sera pas pour moi dans cette vie.
On rêve toujours d'une vie amoureuse honnête et franche où chacun peut dire sa vérité sans se sentir coupable, mais on se dit que ça n'existe que dans les téléfilms ou pour les BAC+9 de Communication bienveillante.
Tout paraît alors hors d'atteinte et puis le quotidien l'emporte peu à peu sur ces espoirs déchus. On finit par se résigner et se replier sur soi. On finit par faire avec, ou plutôt sans.
Ce n'est pas notre faute
La première chose à désarmocer est le délicieux package : honte + culpabilité. La pub du déo Axe nous dit que si on ne trouve pas de nana, c'est parce qu'on n'a pas le bon déo. Et dire qu'il suffisait de changer de déo : qu'est-ce qu'on est con!
Tout vise à nous dire que c'est notre faute et que comme certains y arrivent et réussissent le problème doit venir de nous. Voici donc ma première réponse : Non, ce n'est pas notre faute.
La deuxième pression vient de l'image de l'homme aujourd'hui. Avec #metoo et la libération de la parole des femmes, on entend parler des hommes comme ceux qui dominent, qui écrasent, prennent tous les postes de pouvoirs, agressent, harcèlent, violent et vont même jusqu'à tuer les femmes... alors forcément, l'image de l'homme ne donne pas tellement envie. Oui, les hommes sont capables d'atrocités et c'est une bonne chose que la parole des femmes se libère pour dénoncer ces actes et ces rapports de violences à tous les étages dont les hommes sont souvent responsables. Oui, nous avons tous une responsabilité dans ce que notre société a produit. Maintenant être un homme ce n'est pas que ça.
Une société où les pères partaient à la guerre a créé une société de pères absents, a rompu les chaînes de transmission et les initiations pour les garçons. De ce fait nous avons grandi sans modèles, sans repères sinon la croyance que nous devions y arriver tout seul, le fameux self-made-man. Pour moi, l'identité masculine se construit entre hommes, avec les repères de nos frères, de nos aînés et d'autres hommes. En tant qu'hommes, nous nous reconnaissons et nous construisons dans le regard des hommes. Je me sens rechargé et nourri à chaque fois que je me retrouve avec des hommes dans un espace de fraternité. J'ai besoin de me reconnecter à cet espace fraternel régulièrement et je sens à quel point il est vital pour moi et me fait du bien.
De ce fait, pour sortir de cette souffrance et de cette solitude, il s'agit de se débarrasser de ces préjugés, de ces idées pré-conçues que c'est comme ça et que nous serions le problème.
La force du cercle
Lorsque des hommes entrent pour la première fois dans un cercle de parole entre hommes, ils sont souvent surpris par la profondeur des partages, par l'authenticité des témoignages. Ici on tombe les masques et chacun peut dire ce qui se passe vraiment pour lui, dans sa vie. Que ce soit ses difficultés sexuelles ou sa relation de couple, nous sommes là pour nous écouter, accueillir sans jugement ce qui se vit pour chacun. Chaque témoignage nous fait avancer et nous relie. Nous nous rendons compte assez vite que nous ne sommes pas seuls et que mes souffrances sont aussi celles des autres, celles des hommes dans une société qui ne respecte pas nos rythmes. Etonnés de partager plus de vérité en 2 heures avec des inconnus qu'avec nos meilleurs amis de 20 ans, l'effet du cercle est direct. Pour pouvoir y être bien, il nécessite un cadre de sécurité et de confidentialité, des règles auxquelles nous sommes tous soumis et qui permettent la libération de la parole. C'est le rôle que j'ai choisi de jouer : être le créateur de ces espaces et le garant de ce cadre. Je le fais pour les autres mais je le fais aussi pour moi : j'en ai besoin.
J'ai manqué de sécurité pour pouvoir m'exprimer complètement, sans être jugé, moqué, diminué avec toutes ces petites phrases moqueuses qui m'ont déstabilisé, remis en question et qui font que j'ai fini par taire au fond de moi ce que je ressentais de peur de le partager et d'être jugé.
Ce cadre permet de se livrer, en confiance. Chacun son rythme, il n'y a pas d'obligation de partager, tel l'escargot, chacun sort de sa coquille quand c'est juste pour lui, quand il sent qu'il n'y a pas de danger pour lui à partager sa vulnérabilité. C'est en entendant les autres hommes se livrer que l'on sent en soi comme ça fait du bien... Tout ce qui n'est plus dedans est dehors et je peux alors choisir pour chaque cercle ce que j'ai envie de partager, jusqu'où je vais dans le partage de mon intimité. Il n'y a pas de résultats, de note, d'objectif, sinon un espace de possible où la porte est ouverte et chacun est libre d'y mettre ce qu'il souhaite.
La desidentification
Une fois que j'ai partagé avec d'autres hommes et en fonction de la taille du cercle, je peux prendre du recul et me rendre compte que je ne suis pas le seul avec ces questionnements, ces doutes, ces jugements, ces difficultés. Nombreux sont les hommes qui osent partager leurs difficultés sexuelles, que ce soit des problèmes d'érections, d'éjaculation, de relation de couple avec leur partenaire. Nombreux sont les hommes qui témoignent être beaucoup dans leur tête et avoir du mal à revenir dans leur corps, avoir accès à leurs émotions et ressentis. Dès lors que l'on ose partager nos difficultés jusque là tabou, on se sent plus léger. Plus léger de voir que je ne suis pas le seul, que d'autres vivent ou ont vécu les mêmes troubles. Je ne suis plus le problème. Je ne suis plus seul. Contrairement à ce que l'on a pu me faire croire, ce n'est pas ma faute.
La paix en soi
Chaque cercle, chaque stage, chaque rencontre permet alors de nourrir une paix plus profonde. Je ne suis plus en guerre avec les autres hommes, je ne suis plus en compétition avec eux. Je peux voir leur beauté et les soutenir dans leurs élans. Je ne suis plus en guerre avec les femmes, je peux les voir et les considérer dans leur globalité et leur beauté sans vouloir les prendre, les utiliser, les dominer pour mon propre plaisir ou pour me rassurer sur le fait que je suis un homme qui assure. L'autre n'est plus un objet de méfiance, de peurs mais devient un allié, une alliée, un partenaire, un frère, une soeur, un conjoint, un ami avec qui je peux être vrai et partager mes doutes, mes difficultés et construire.
Je peux me positionner tranquillement en sachant ce qui est bon pour moi sans peurs des réactions à l'extérieur.
Je peux écouter la parole et les ressentis des autres sans me sentir coupable, jugé ou menacé.
Je peux entrer dans une relation de couple ou une relation sexuelle en lâchant mes attentes pour le bonheur de l'instant, de l'expérience, de la découverte, du voyage, du partage.
En plongeant dans le tantra, dans le jeu des énergies subtiles je peux découvrir une autre sexualité, plus douce, plus joyeuse et plus nourrissante.
Ce qui était la norme dans l'autre paradigme et qui me mettait en échec devient alors du passé. Je peux m'épanouir dans un nouveau paradigme et me re-découvrir.
Ma vie d'homme peut commencer sur un nouveau terreau.
Nouveau départ
Aujourd'hui je me sens confiant et relié, heureux d'avoir découvert ce chemin et de pouvoir le partager à mon tour.
On a passé 15 ans à l'école mais on n'a rien appris sur la sexualité, les émotions, les ressentis, les intuitions, l'aisance et la fluidité corporelle dans la relation sexuelle. On ne m'a rien transmis sur ce que c'est d'être un homme et comment trouver ma juste place dans le monde. On ne m'a rien appris sur le clitoris et le corps de la femme. On ne m'a rien appris sur la jouissance, les orgasmes ou le sacré qui est en nous.
Alors il est temps d'apprendre et de reposer les bases d'une identité masculine saine et tranquille. Les femmes font leur travail de leur côté et sont nombreuses.
Les hommes se réveillent et c'est un bonheur de les voir de plus en plus nombreux.
Nous nous rejoignons en chemin car nous sommes tous des êtres humains et une fois notre identité apaisée, nous pouvons entrer en relation pour pacifier et créer tout ce qui nous fait vraiment rêver.
Je serai heureux de t'accompagner dans ces espaces et de te servir de repère dans ce processus magnifique. Tu n'es pas tout seul et tes problèmes ne sont pas irrémédiables, ose faire le premier pas et le reste viendra ;-)
Je propose des séances individuelles pour en parler juste tous les deux.
Je propose des Cercles d'hommes mensuels en ligne pour commencer et partager. Le prochain et premier de la rentrée sera le Lundi 27 septembre
Je propose des stages sur un week-end pour plonger. Le prochain sera le week-end Osons rayonner, les 1-2-3 octobre avec le rituel de la hutte de sudation à côté d'Avignon.
Bienvenue à toi, tel que tu es.