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La fourmi, la patience, la confiance

des bas des hauts...

27 mai 2022

La fourmi. La patience. La confiance.

Des fois j'y crois et c'est top, je suis au sommet de mon monde, conscience, pleine conscience, confiance, pleine confiance.

Des fois, je n'y crois plus et je peste et je râle sur ce monde malade, pleine défiance, plein ras-le-bol, j'ai envie de partir en plongée sans bouteilles.

Des fois j'y recrois et c'est retop, je resuis au sommet de mon monde, reconscience, repleine conscience, reconfiance.

Des fois je n'y recrois plus et je repeste, je rerâle.

Des fois j'y rerecrois et je savoure, je surfe, je vibre, j'expands, je transmets, je rayonne.

Et puis des fois je me recasse la gueule, je ne sais plus comment la semaine d'avant, je pouvais y croire. Je ne vois plus que les nuages et les ombres.

Et puis des fois par un mystère dont je me souviens rarement je remonte l'escalier magique et me retrouve à nouveau en haut de mon grand 8.

Et puis parfois, le temps de cligner des yeux, me revoici au fond d'un marécage bien connu, un marécage dont je connais chaque ronce, chaque algue, chaque odeur puante. C'est mon marécage.

Et puis, sans savoir pourquoi ni comment, je savoure la vie, vois le ciel, ce rayon de ciel bleu, et c'est reparti pour un tour, je ne me souviens pas avoir attrapé le pompom, mais j'ai l'impression d'avoir gagné le gros lot, je suis au top, tout s'ouvre, tout sourit, c'est reparti.

Conscient que le monde ne change pas tellement que ça mais que mon état intérieur influe largement ma perception du monde qui change... j'essaye de sourire dans les descentes et de prolonger les montées, d'arrondir les angles et d'adoucir les virages.

J'essaye de prendre tout l'air que je peux dans mes poumons quand je suis en haut pour ma prochaine apnée.

Rien n'y fait.

Je pose des actes forts, j'ancre dans la matière, je célèbre, je mets des repères, des piquets, des traces de la montée, pour me souvenir, pour ne plus douter, pour retrouver la piste, le souvenir, la certitude, que j'avais bien atteint ce sommet, que j'avais bien traversé cette vallée.

Et quand je retombe, tout semble fade, les pas se sont effacés, certains piquets ont disparu, ou je ne les vois plus, ou je ne veux plus les voir.

Ils sont là, je le sais, sous mon nez, mais rien n'y fait, je ne les vois plus.

J'arrive peu à peu à séparer les couches de mon iceberg.

Même quand ça ne va plus, certaines couches plus profondes sont tranquilles. Ma tour de pise peut commencer à pencher, je sais que mes racines sont en place. Alors je peux me laisser m'effondrer. Je peux dire que ça ne va pas avec le sourire. Conscient que ce qui ne va pas est la face émergée d'un endroit plus grand, plus vaste, qui va encore.

D'un endroit où malgré tous les vents contraires, les tempêtes solaires et les îlots ravagés, il existe désormais un jardin en paix, une halle couverte, une grotte secrète, un temple caché où plus rien ne pourra entrer.

C'est mon refuge.

C'est mon noyau.

C'est ma base.

C'est ma cave.

Quoi qu'il m'arrive et quoi qu'on me fasse, quoi que je pense et quoi que je crois, il existe désormais cet endroit indestructible où je suis en paix.

Alors, je peux vous le dire tranquillement.

En ce moment, dans les couches supérieures, ça ne va pas fort.

Je serre les dents, les fesses et reviens à ma base.

Et comme tout, ça aussi, ça passera.

Patience. Confiance. Patience. Confiance.

Chaque jour, chaque geste, chaque souffle.