Mars 2012, je rencontre Jacques Lucas & Marisa Ortolan au Centre Tao à Paris, lors du premier Festival du Féminin.
 

Un Festival du Féminin? J'étais chaud pour participer à tous les ateliers. C'était avant de découvrir, comprendre et réaliser que les ateliers étaient réservés aux femmes. Tous? Non, un petit atelier s'était glissé au coeur de la programmation : son nom : l'identité Masculine avec Jacques Lucas.
Je me retrouve au milieu de 17 hommes pour la première fois de ma vie, dans un espace qui ne ressemble ni à un vestiaire de foot, ni à un vestiaire de hockey. Nous sommes entre hommes, pour parler de masculin, avant de retrouver les 81 femmes avec qui nous avons l'atelier suivant, mixte : l'alchimie du masculin et du féminin où nous sommes accueillis tous les 17 par 81 femmes. Expérience inoubliable.

Dès lors, commence alors un chemin vers le masculin, mon masculin sacré, mon équilibre intérieur.
Comment développer ma polarité masculine, tout en gardant ma sensibilité?
Comment allier ces polarités masculine et féminine en moi?

En Mai 2012, dans la foulée, je m'inscris pour l'initiation du Tantra Homme au Hameau de l'Etoile.
Une porte s'ouvre. Une porte s'ouvre en grand. Une révélation, une sortie de matrice, une ouverture de conscience, bref, le grand nettoyage. Je trouve ici ce que je cherchais depuis longtemps, ce que j'attendais, ce que j'espérais. Je savais que ça existait. J'en étais convaincu. Quelque chose en moi savait que ça pouvait être autrement : plus grand, plus beau, plus profond, plus puissant, plus magique, plus généreux, plus fort.
M'y voilà projeté : une reliance entre hommes, fraternelle, sincère, sans chichis. Un espace de parole simple, bienveillant, où chacun peut partager sa réalité, son histoire, être lui-même tout simplement. Un espace où l'on se rend bien compte que nous portons tous les stigmates du Masculin. D'un masculin fatigué, usé, stéréotypé dont on aurait attendu je ne sais quoi. Un masculin qui nous est plaqué dessus depuis l'enfance, quelque soient nos histoires, nos déboires, nos trajectoires : un masculin qui ne correspond pas du tout à qui nous sommes.

De ce stage, je ressors avec une nouvelle perception de qui je suis, de qui nous sommes, des éléments qui me constituent, de ce que le masculin perverti a fait, de ses troubles et de là où il m'a perdu.
Je ressors avec une grande confiance en moi, une confiance dans les hommes, un apaisement dans mon lien aux femmes et l'immense certitude que je suis né pour vivre des moments comme ceux-là.

Depuis cet instant, je me suis dit qu'il était de mon devoir et de ma responsabilité de le dire, de le crier, de le faire savoir.
Que si cela m'a parlé, m'a transformé, m'a fait du bien et a répondu à un besoin, je suis sûr qu'il y a plein d'hommes qui cherchent cet endroit comme je l'ai moi même souhaité, rêvé, attendu.
La décision est sans appel, claire, irrévoquable et définitive : je souhaite accompagner les hommes dans ce nouveau monde. Je souhaite partager cet espace avec tous les hommes qui au fond d'eux savent qu'il existe quelque chose de plus grand, que ça peut être autrement, que les hommes sont beaux, sensibles et fragiles, qu'ils sont merveilleux, puissants et généreux, qu'ils peuvent être doux et protecteurs, qu'ils peuvent être forts et à l 'écoute.
Que nous pouvons guérir de nos histoires et être autre chose que des clichés.
Que nous pouvons être chacun dans notre beauté et notre unicité.
Je me dis qu'il est de mon devoir de passer le mot par tous les moyens possibles, que ces stages existent, qu'un autre masculin est possible.

Que la relation aux femmes peut être magique, que l'amour peut être beau, que la sexualité peut être sacrée, qu'il y a quelque chose de magique et plus grand que nous, de plus grand que nos petites histoires. Que quelque chose nous dépasse et nous relie, qui fait que nous sommes vivants, avec nos blessures et nos manques, avec nos hontes et nos peurs, avec nos jugements et nos douleurs, que nous ne sommes plus seuls.
Et à ceux qui n'y croient pas, qui n'y croient plus, à ceux qui ne cherchent pas ou ne cherchent plus, j'ai envie de leur témoigner que ça existe et qu'ils sont les bienvenus.